Raymond GOSSELIN

(né en 1924)

Né le 25 janvier 1924 à Quettehou (Manche). Formation technique, Ecole des Beaux-arts de Cherbourg. Toute sa vie, Raymond Gosselin a cherché à saisir le temps qui passe dans la dynamique du mouvement. Ceci, non pour le figer, mais pour le restituer, pour composer avec lui les lignes de force qui sans arrêt dérivent, s'enchevêtrent, se diluent et souvent implosent. Mouvement perpétuel obéissant aux lois de la gravitation universelle.

Toute sa vie a été une quête artistique vers ce rêve un peu fou de vouloir dynamiser l'immobile. Des formes polychromes s'assembleront et donneront naissance à des sculptures, à des compositions modifiables en aluminium découpé et peint qui étonneront et fascineront tous ceux qui les approcheront. Citons les plus connues : "La dame de l'autoroute", "Estuaire", "Le grand arpenteur" exposé au Grand Palais en 1981, dans le cadre du Mai Culturel de Bordeaux en 1984.

"… Sur ce long chemin, aucune contradiction, aucun faux-semblant, aucune trahison. La progression est celle du marin s'appuyant sur l'étoile et traçant son cap, le théodolite solidement tenu en main…
Ses œuvres monumentales tournent au vent aux quatre horizons, des pâtures du Nord aux plateaux des Alpes, tandis que les petits enfants s'emparent des commandes de ses merveilleuses sculptures interactives qui ouvrent le champ infini des formes et des couleurs que la lumière glorifie" .
Daniel Fleury

"On pourrait céder à la tentation de classer Raymond Gosselin parmi les chantres de la technique, parce qu'il met en œuvre l'acier ou l'aluminium, des colorants chimiques, des roulements à billes, des microprocesseurs, etc… Vivre comme un poisson dans l'eau de la technologie n'est pas forcément se comporter en ingénieur. Au contraire, dès que Raymond Gosselin s'empare du matériau technique, c'est pour en faire un moyen artistique. A peu près comme l'homme de Lascaux transformait en art la terre qu'il trouvait à la portée de sa main, il utilise ce qui lui est le plus proche et le plus naturel. Si bien qu'il n'importe plus de savoir sous l'impulsion de quels ingénieux systêmes évoluent si miraculeusement ses formes dans l'espace : l'essentiel est de se laisser fasciner par elles. Car leur mouvement, loin d'être le résultat d'un assemblage de techniques, est inhérent à leur être. De la même façon que le métal qu'il travaille n'exprime rien en tant que tel : il est eau, ciel, reflets, couleurs, bruissements, stridences. Tout ce que l'art de Raymond Gosselin veut nous dire, et rien d'autre. "
Marc Netter

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