Jean BAZAINE
PEINTRE
(né en 1904)

Peintre non figuratif qui pourfendait l'art abstrait, Jean Bazaine, un des maîtres de l'Ecole de Paris s'était lancé dans les lettres à la Sorbonne, avant d'obliquer vers l'académie Julian, puis les Beaux-Arts de Paris (1922-1925), où il entra dans l'atelier de Landowski pour étudier la sculpture qu'il pratiquait depuis l'enfance. En parallèle, Jean Bazaine commence à peindre et c'est finalement dans cette discipline qu'il persistera, et à laquelle il consacrera plusieurs ouvrages. Ami de Marcel Proust et de James Joyce, il collabore à la revue Esprit.

Une quête de lumière

Sa première exposition personnelle a lieu en 1932 et reçoit l'encouragement de Pierre Bonnard, dont il chantera les rouges et les oranges, de même que les bleus et les rouges de Nicolas Poussin, avant d'explorer les densités et les blancs, dans une quête de lumière.
Il hésite d'abord entre surréalisme et abstraction mais en 1941, il propose l'exposition « Vingt Jeunes Peintres de tradition française », en réaction à la politique culturelle qui règne sous l'Occupation, et réalise sa propre thématique picturale non figurative. L'artiste, sans être croyant, estime que « du tableau doit émaner quelque chose qui dépasse la peinture », une transcendance.
D'où son rejet de l'Art abstrait, dont il fait le procès dans ses « Notes sur la peinture d'aujourd'hui »publiées en 1948. « Il faut se situer à l'intersection de toutes les sensations, de tous les sentiments : là où réside le secret de l'univers . C'est pourquoi je refuse l'abstraction pure ».

La mosaïque du France

A partir de 1950, il représente les associations que lui suggère la nature, par une peinture hachée, intense et colorée (« Orage au jardin », « La terre et le ciel », « Dans l'art ténébreux »).
Il réalise d'importantes compositions monumentales comme la grande mosaïque du bâtiment de l'Unesco à Paris, terminée en 1960, celle du paquebot « France » en 1961 et de la Maison de la Radio (1963), et continue, après l'église Saint-Séverin à Paris (1965-69) et la fondation, de l'Association pour la défense des vitraux de France (1976)..
Marié à la comédienne Catherine de Seynes, père de deux enfants, Jean Bazaine était commandeur des Arts et Lettres.

(Source : Le Télegramme 06/03/2001)

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