Bertrand MOULIN

(né en 1944)

Il y a des générations d'artistes pour qui les choses sont nettes : il faut tout bousculer ou n'être rien en face à l'histoire. 1860-1870, l'impressionnisme. 1900-1910, fauvisme, cubisme, art abstrait. 1950-1960, encore une querelle des anciens et des modernes où un cœur bien accroché savait où aller. Dans ce temps présent où tous les dés sont pipés, où l'académisme a revêtu mille costumes dont neuf cents s'appellent tous avant-garde, il faut être à la fois clairvoyant et têtu pour avancer, au fil de la machette dans les lianes des modes incessantes. Une petite lumière perce pourtant l'étoffe du drap sombre qui masque la vision de ce dont nous voulons que demain soit : faire ce que personne n'attend de nous. Et pas même nous. Peut-être est-ce une chance, du moins peut-on le dire, fut-ce en grinçant des dents, que si peu aiment aujourd'hui la peinture car ceux qui s'y consacrent, comme Bertrand Moulin avec sa passion tenace, sont sûrs, par leur rareté pugnace, de faire figure d'originaux. Une petite lumière perce pourtant l'étoffe du drap sombre qui masque la vision de ce dont nous voulons que demain soit : faire ce que personne n'attend de nous. Et pas même nous. Peut-être est-ce une chance, du moins peut-on le dire, fut-ce en grinçant des dents, que si peu aiment aujourd'hui la peinture car ceux qui s'y consacrent, comme Bertrand Moulin avec sa passion tenace, sont sûrs, par leur rareté pugnace, de faire figure d'originaux.

Jean-Pierre JOUFFROY

Imprimer | Retour