« La mythologie »

Claudine Tamborini sonde véritablement la matière, « collant » sus ses toiles tel ou tel
fragment de corde, ferraille, tissu, plume. Ou suggérant parfois d’un trompe-l’œil son inclusion. La matière figure, témoin écorché et brutal d’une vie en voie de disparition. La vie s’étiole nous murmure-t-elle. Comment la rattraper ? D’où ses toiles pleines de fureur, mélancolie et violence contenues. Mers frappant sans relâche des pontons abandonnés, vestiges humains au détour d’un chemin, nus de femmes dans l’inassouvi de pulsions secrètes… D’autres plus abstraites, balayées de coups de pinceaux, repoussent l’horizon vers le théâtre d’obscurs tourments. Sans anecdote, la matière-objet, marouflée, nouée, incrustée, nous jette à la figure la crudité de son âme nue…