LABRUNIE

Les toiles de Labrunie se voient de très loin. On les voit de très loin. Un lourd émerveillement accompagne leur souffle de couleurs, troublantes, équivoques, précises mais insaisissables, les peintures de Labrunie se font toute sensation. Elles s'ouvrent aux séductions de l'indicible. Ces vastes éclaboussures comme jaillies d'une main colossale, fascinent et inquiètent à la fois. Peintures sans reliefs, peintures sans couleurs, peintures sans histoires, et pourtant il émane de ces chants une violence qui nous heurte, nous saisit et ne nous lâche plus.
Apparemment univoque, le chant de labrunie fourmille de mille incidences, de mille harmonies, de mille réflexions, de mille découvertes. Il nous force à voir en nous-même, il nous donne à rêver en nous questionnant sans cesse, il procède de la maïeutique. Peintre lyrique, Labrunie ne raconte pas. Le descriptif l'ennuie, il préfère suggérer la poétique que chacun porte en soi. En fait, il faut pénétrer dans la peinture de Labrunie comme on pénètre au Cœur d'une musique de chambre. A pas feutrés, à pas de loup, sans à-coup, se laisser bercer par les harmoniques, les tonalités, les rythmes qui, peu à peu, s'interfèrent, se combinent pour donner une mélodie inoubliable.

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