Serge DELHOMME
PEINTRE

« Abstraction dynamique »

Imprimeur de formation, élève de l’Ecole d’Arts Graphiques Estienne, Serge Delhomme peint depuis l’âge de 14 ans.

La fantaisie apparemment débridée de Serge Delhomme cache une rigueur extrême. Couche après couche, patiemment, il fait surgir l’irisation exacte.

Etrange paradoxe que ce chaos apparent surgi de l’inconscient, qui, loin de se résoudre en un débordement, est au contraire un univers pictural où chaque partie fonctionne par rapport à un tout organisé.
Les tableaux de l’abstraction dynamique sont en même temps des labyrinthes plastiques, avec un secret : cette proposition est organisée. Vous pouvez partir de n’importe quel point, vous vous perdrez toujours, et toujours vous retrouverez, à un moment, votre équilibre. Mystère du créateur, alchimie de l’artisan-artiste qui, par le choix de telle ou telle technique, fait s’exprimer des sentiments, et essaie de faire voir l’invisible.

Plus qu’une explosion, il convient pour les œuvres de Serge Delhomme de parler d’implosion : l’artiste nous plonge dans un monde fabuleux dans lequel les dissonances vibratoires sonores et visuelles laissent place à la magie.
Il ne reste plus au visiteur qu’à développer tous ses sens pour les saisir !

Texte : Michèle Plée
Professeur d’Arts Plastiques
Artiste plasticien

« Il n’y a qu’une route pour tout rendre, tout traduire : La couleur. La couleur est biologique si je puis dire, la couleur est vivante, rend seule les choses vivantes ».

Ne retrouve-t-on pas cet hommage de Cézanne à la couleur dans la peinture de Serge Delhomme, peinture spécifiquement chromatique et vibrante.

Ses toiles nous proposent un monde abstrait, au-delà de la figure qui s’ouvre aux sollicitations du monde extérieur ; Peinture qui s’impressionne, un peu à la manière d’une plaque photographique des effets de la lumière, qui se souvient de la densité de la terre, de la fluidité de l’eau.

Quand on regarde un tableau de Serge Delhomme, on a envie de creuser la matière, de voyager dans de multiples épaisseurs, d’aller jusqu’au centre. C’est que nous refaisons le voyage du peintre à travers les substances ; le gras de la peinture à l’huile, le sec du crayon, le poudreux du pastel ; tout un monde d’organismes vivants s’épanouit sous notre regard, et nous rêvons à d’autres mondes.

Le peintre qui travaille, fait venir la terre, installe un sol, construit un espace à la ressemblance du monde extérieur ; mais ce paysage mental s’ébranle. Serge Delhomme écoute toujours de la musique, et c’est aux motifs rythmiques de l’Être touché par la musique qu’il obéit. La musique a atteint son être au plus profond ; c’est d’elle que vient cette apparence vibratoire des formes qui ne représentent pas, qui sont présentes, fulgurantes comme peuvent l’être les sonorités musicales.

C’est donc d’une peinture ontologique qu’il s’agit, qui nous propose un monde, une totalité où les contraintes s’harmonisent ; si la matière a tendance à s’endormir, à se reposer dans sa sereine plénitude, au fond de sa substance, en sa profondeur, elle nous revient éclatée, dynamisée, liée aux mouvements profonds de l’âme atteinte par la musique.

Cette peinture est une expérience d’extase, une saisie de l’absolu. Elle nous donne l’image d’un monde serein qui, en refusant le vide entre le monde et nous, nous confirme dans notre être.

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