Sergio DE CASTRO

Par définition la peinture est un appel lancé au regard. Il peut être claironné, violent, agressif, ironique ou à l'inverse chuchoté, indolent voire inaudible. Entre les deux extrêmes, les mots pour qualifier la manière dont un tableau s'adresse à nous s'étendent à l'infini. Quant aux natures, mortes de Sergio de Castro on peut dire sans hésitation qu'elles nous lancent le plus paisible appel avec une justesse de ton qui se maintient sans faille tout au long des multiples variations dont chacun de ses tableaux autour de nous fait état. A tel point que l'on est tenté d'insister sur le sens double, à la fois musical et pictural, du mot d'insister sur le sens double, à la fois musical et pictural, du mot ton. Face aux natures mortes de Castro "l'œil écoute", le silence visé surgit des formes tandis que les couleurs l'animent et l'amplifient à la faveur d'une gamme chromatique étale où les nuances se prolongent toutes l'une dans l'autre pour aboutir à un déploiement commun. C'est à l'évidence de cet aspect des tableaux de Castro qui nous appel saisit d'emblée : c'est l'appel lancé au regard. Un appel insolite qui s'impose à la manière du silence et pour cela même il nous retient. Mais que dit-il ? Ces natures mortes de quoi parlent-elles ? La réponse, me semble-t-il, pour être claire, serait oblique dans la mesure où il faudrait d'abord interroger la nature morte comme telle…

Paul Claudel

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